La tour de contrôle de Brussels Airport
Figure emblématique du contrôle aérien, la tour de contrôle inspire, attire, passionne… tout le monde souhaite y monter pour profiter de la vue imprenable sur l’aéroport et le ballet des avions qui nous évoque le voyage et l’évasion. Mais la tour de contrôle, c’est avant tout le centre des opérations de sécurité du trafic à l’aéroport. Visite guidée.
Derrière les larges portes vitrées, le premier niveau du bâtiment s’étend sur plus de 3.500 mètres carrés. L’œil est inévitablement attiré par le fût de la tour qui se dresse vers le ciel à travers le plafond vitré. Le fût abrite les ascenseurs qu’empruntent les contrôleurs et météorologues pour d’accéder aux étages supérieurs.
Au rez-de-chaussée et au premier étage, se trouvent les équipes de développement logiciel qui ont mis au point l’Airport Movement System (AMS), un système avancé de contrôle aérien tour ainsi que le Met Office, le centre nerveux des prévisions météo, indispensables pour assurer la sécurité du trafic. Avec les équipes de l’Aeronautical Information Management (AIM) aussi présentes dans la tour, ce sont tous les maillons de la chaîne opérationnelle qui y sont réunis.
Aux étages
Après avoir passé le sas de sécurité, l’ascenseur monte dans le fût de la tour pour nous emmener au 5e étage où se situe le poste d’observation météo. Idéalement situé, à une hauteur de 36 m, il permet une couverture plus efficace des observations.
Reprenons notre ascension et passons les zones de repos et les locaux techniques pour arriver au 10 étage de la tour. Là, à 54m de hauteur, se dévoile la vigie training.
Cette salle de contrôle possède des caractéristiques semblables à celle de la vigie opérationnelle qui se situe juste au-dessus. Elle sert à former les contrôleurs aériens ainsi qu’à tester les évolutions technologiques comme les nouvelles fonctionnalités du système Airport Movement System (AMS). Elle peut également être mobilisée à des fins opérationnelles.
Enfin, au 11e étage, la vigie opérationnelle se présente à nous avec son panorama unique depuis ses 60 mètres de haut. Elle offre un champ de vision à 360° et permet aux contrôleurs aériens de repérer visuellement les avions en approche et de distinguer tous les mouvements sur les pistes et les voies de circulation de l’aéroport. Ce champ de vision est encore étendu par un réseau de caméras commandées à distance qui permet un balayage complet des zones inaccessibles au regard. D’un diamètre de 18 m, la vigie opérationnelle compte 12 postes de travail.
Les outils des contrôleurs aériens
Si les contrôleurs aériens disposent d’une vue excellente depuis la vigie opérationnelle sur l’entièreté de l’aéroport, des pistes et de leurs environs, ils sont assistés de nombreux systèmes, qui leur garanti une vision optimale de la situation de trafic quelles que soient les conditions de visibilité.
Les radars en font partie. Ils donnent la position et l’identification de tous les véhicules et aéronefs munis d’un transpondeur.
Autres informations essentielles pour les contrôleurs de la tour : les plans de vol. Ils rassemblent toutes les données relatives au vol : le numéro, le type d’avion, la destination, l’horaire prévu etc.
Toutes ces données sont traitées par le système Airport Movement System (AMS), développé par skeyes, qui les affichent sur les écrans des contrôleurs. De nombreuses fonctionnalités et automatisations déployées par l’AMS améliorent sensiblement la sécurité et la ponctualité du trafic à l’aéroport et dans ses environs.
Chaque poste de travail est équipé de 5 écrans qui affichent :
- Les données des plans de vol
- L’image du radar sol, sur laquelle toutes les voies de circulation et les pistes de l’aéroport sont représentées et les véhicules et avions sont positionnés et identifiés. Cet écran permet aussi la gestion de toute une série de systèmes de guidage et de contrôle des avions au sol.
- L’image du radar ‘air’ qui donne la position et l’identification des avions en approche
- Les informations et les applications météo qui sont primordiales non seulement pour la sécurité mais également pour l’efficacité et la ponctualité.
- Le système de caméras
Le contrôle aérien ‘tour’, un job de communication
Lorsque vous prenez l’avion, plusieurs contrôleurs sont successivement en charge de votre sécurité. Dans la tour déjà, trois fonctions distinctes assure le départ de votre avion, de la porte d’embarquement au décollage.
- La mise en route ou "clearance delivery" : le contrôleur aérien qui occupe cette position se coordonne avec la Central Flow Management Unit d'Eurocontrol (CFMU), qui est responsable de la gestion globale des flux de trafic aérien en Europe et le centre de contrôle aérien « en-route » de skeyes (CANAC 2) pour obtenir l'autorisation de mise en route d'un avion en partance.
La première responsabilité de la position « clearance delivery » est de garantir que l'avion reçoive la bonne route de départ et le bon créneau horaire de décollage. Cette information est transmise au contrôleur sol pour garantir que l'avion atteigne la piste dans les délais impartis par la CFMU.
- Le contrôle sol : le contrôleur ‘sol’ est responsable des zones de "mouvements" d'un aéroport. Ces dernières comprennent toutes les voies de circulation, aires d'attente et certaines aires de manœuvre ou intersections où arrivent les avions qui ont quitté la piste ou les portes d'embarquement. Les avions et les véhicules se déplaçant dans ces zones de mouvement doivent avoir une autorisation du contrôleur sol.
Un contrôle sol efficace est capital au bon déroulement des opérations aéroportuaires car, en plus de sa tâche première qui est d'assurer la sécurité des mouvements au sol, le contrôleur « sol » se chargera d'optimiser l'ordre dans lequel les avions se présenterons au seuil de piste en vue d'accélérer le rythme des décollages. - Le contrôle air : le contrôleur ‘air’ est responsable des mouvements sur les pistes ainsi que du trafic aérien aux abords immédiats de l'aéroport. Il autorise ainsi les avions à décoller ou à atterrir en s'assurant que la piste attribuée est libre pour la manœuvre envisagée.
Pour ce qui est du trafic en vol, le contrôleur ‘air’ est responsable de la gestion d'un espace aérien appelé "CTR" qui englobe l'aéroport. Le contrôleur ‘air’ assure la sécurité des avions en approche ou au décollage en donnant les instructions adéquates aux pilotes. Si le contrôleur ‘air’ détecte des conditions potentiellement dangereuses, il peut ordonner au pilote d'un avion en phase d'atterrissage de remettre les gaz ou encore donner l'ordre d'abandonner un décollage à un appareil en partance.
Dans la tour comme dans le centre de contrôle CANAC 2, une bonne communication est une nécessité absolue pour assurer la sécurité et l’efficacité du trafic aérien. Les communication entre les contrôleurs et les pilotes d’abord, mais aussi celles entre les contrôleurs afin de mettre en musique le trafic aérien.